La « consommation » du bien automobile est-elle à un tournant majeur ? Il est indéniable que la tendance consumériste consistant à profiter de son bien plutôt que le posséder est particulièrement marquée dans l’univers automobile. Autopartage, covoiturage… L’optimisation de l’usage d’un bien, favorisée par la digitalisation de nos sociétés et l’économie collaborative, est motivée par des raisons économiques et écologiques. Si on s’intéresse au financement même du véhicule, les particuliers privilégiant le mode locatif – concrètement, la Location avec Option d’Achat (LOA) ou la Location Longue Durée (LLD) – au recours à un crédit automobile classique, y voient de nombreux avantages : gains de temps, confort, maîtrise du budget, souplesse du mode de financement… Pas étonnant donc qu’en 8 ans, la part de la location en tant que mode de financement d’un véhicule neuf soit passée de 8% à près de 30%. Si nous faisons un peu de prospective, alors que par le passé la LOA ou la LDD concernaient plutôt les professionnels et des segments automobiles haut de gamme, actuellement et à l’avenir le portrait-robot de l’automobiliste « loueur » prend les traits d’une personne de moins de 35 ans au volant d’une voiture de gamme économique.
Quelle légitimité pour un assureur à proposer une offre de Location Longue Durée à ses clients et prospects ? Au-delà de la tendance de fond observée, il convient de s’interroger sur le rôle d’un assureur automobile. Un rappel, la Matmut et l’automobile c’est une histoire qui remonte à la création de la mutuelle, en 1961. La première offre d’assurance proposée était l’assurance automobile et plus de 55 ans après, le Groupe assure plus de 2,7 millions de véhicules en France. Mais cette implication est tout sauf statique. Prenons l’exemple des mobilités de demain. Quand le Groupe participe de façon active au ‘’Rouen Autonomous Lab’’, le premier service de mobilité partagée et autonome à la demande sur routes ouvertes en Europe, aux côtés de partenaires industriels et publics, c’est bien pour anticiper ses offres assurantielles de demain. Quand il mène une expérience de télématique embarquée en partenariat avec Michelin, c’est là aussi pour anticiper les mobilités du futur et offrir des réponses adaptées à ses sociétaires. Être au plus près de leurs besoins est caractéristique de l’ADN mutualiste du Groupe Matmut. Le lancement aujourd’hui d’une offre de LLD en partenariat avec ARVAL, un des leaders mondiaux de la location de véhicules, est un complément naturel, à notre sens, du crédit automobile classique que nous proposons depuis de nombreuses années dans l’ensemble de notre réseau.
Quels ingrédients pour une mise en œuvre opérationnelle efficace d’un partenariat ? Lorsque je commente ce nouveau partenariat, j’ai l’habitude de dire que nous embarquons dans une même offre le meilleur de la Matmut et le meilleur d’ARVAL, au bénéfice de nos sociétaires et prospects. En effet, bien plus qu’un simple partenariat de distribution, nous avons souhaité une approche « chevillée » de nos savoir-faire respectifs. Les attentes des automobilistes pour toujours plus de simplicité, de confort et de réactivité nous ont amenés à privilégier des process fluides, de la souscription du contrat jusqu’à la gestion des sinistres éventuels. Circuits courts et aisés entre les Agences et les Plateformes Relation Sociétaire Matmut et les équipes ARVAL, offre d’assurance Matmut proposée aux personnes souscrivant l’offre LLD, gestion des sinistres partagée, recours à Inter Mutuelles Assistance (dont la Matmut est actionnaire) pour l’assistance… C’est en fusionnant ainsi toute la chaîne de valeur, avec notamment des liens étroits entre les systèmes d’information des deux partenaires que nous estimons pouvoir répondre efficacement aux attentes des automobilistes à la recherche d’un financement pour un véhicule neuf ».
Tristan de La Fonchais, Directeur Général Adjoint Finances et Patrimoine du Groupe Matmut