C’est ici que la notion de « protection patrimoniale » prend tout son sens. Elle doit devenir le pilier central de toutes les stratégies en la matière pour tous les segments de clientèle.
Sur le plan conjoncturel, la situation est actuellement sensible. La réélection du président Emmanuel Macron sans majorité parlementaire, la situation de la Covid qui oscille en fonction des nouveaux variants, l’accélération des évènements climatiques qui pèse sur la France, l’enlisement de la guerre en Ukraine qui engendre une envolée des prix des matières premières, et les mesures de restriction de circulation en Chine qui perturbent les chaînes logistiques. Il découle de cette situation générale deux conséquences majeures : une inflation qui s’envole (des taux d’emprunt qui remontent), et moins de croissance.
Sur le plan structurel, nous observons également de nouveaux paradigmes. L’allongement de la durée de la vie, la fracture digitale qui concerne nos seniors, l’augmentation du nombre de familles recomposées, le durcissement des réglementations, la complexification des marchés financiers (volatilité des marchés classiques, crypto monnaies, durabilité...). Sans oublier nos jeunes, dont les ambitions en matière de vie personnelle et professionnelle ne ressemblent en rien à celles de leurs ainés, et qui par ailleurs bénéficieront beaucoup plus tard du patrimoine de leurs parents puisque ces derniers vivront plus longtemps.
En plus de ses objectifs traditionnels, la gestion de patrimoine doit aussi optimiser la construction et la protection de nos vies. Elle devient donc un sujet d’utilité publique qui n’est plus réservé aux plus aisés.
Il faut donc apporter une réponse à cette injonction paradoxale : comment rendre abordable, adaptée, simple et lisible la gestion de patrimoine, qui par nature est couteuse et souvent inaccessible.
Outre la redéfinition de ce que doit intégrer la gestion de patrimoine comme savoir-faire et métiers, le modèle économique global doit être repensé, incluant les sujets de rémunération des producteurs et distributeurs.
Par ailleurs, il semble également indispensable d’intégrer dans cette réflexion globale quelques éléments :
Tout d’abord, la démocratisation de la gestion de patrimoine doit être abordée en intégrant les us et coutumes, les mentalités et la culture de chaque pays. Par exemple, un Français peu aisé acceptera difficilement de payer des honoraires pour avoir accès à un conseil en allocation financière, là où cela est plus culturel pour un Anglais ou un Allemand.
Par ailleurs, outre les aspects finance-épargne et fiscalité, démocratiser la gestion de patrimoine implique nécessairement une approche globale intégrant une dimension assurantielle forte qui inclut de l’IARD, de la prévoyance, de la santé. C’est le seul moyen de compléter ses protections à meilleur prix.
J’ajoute que la mise à disposition d’un bouquet de service minimum, permettant la découverte et la formalisation d’actes juridiques simples et utiles pour sécuriser dans le temps sa famille, ses proches et ses projets, semble aujourd’hui un élément fondamental.
Autre point, le segment des jeunes doit dorénavant être adressé en matière d’offre et de services.
Enfin, il n’y a pas de gestion de patrimoine sans interactions humaines réelles. Ce qui nous renvoie au sujet de la tarification et à la mise en place d’une stratégie optimisée des différents canaux relationnels. Ce sujet est majeur.
Le sujet évoqué dans cette tribune ne repose pas uniquement sur la recherche de nouveaux relais de croissance. Il est relatif à une responsabilité collective qui consiste à accompagner et sécuriser les clients-citoyens face aux évolutions et aux incertitudes du monde.
Cela prend tout son sens à l’heure où les notions de ''société à mission'' et de '' raison d’être'' grandissent dans les entreprises. »
Tristan de La Fonchais, Directeur général adjoint Finances et Patrimoine du Groupe Matmut
A propos du Groupe Matmut
Avec 4,5 millions de sociétaires et 8,3 millions de contrats d’assurance gérés, le Groupe Matmut est un acteur majeur sur
le marché français de l’assurance. Il offre à tous – particuliers,
professionnels, entreprises, associations – une gamme complète de produits
d’assurance des personnes et des biens (auto, moto, bateau, habitation,
responsabilités, protection de la famille, santé, prévoyance, protection juridique et
assistance) et de services financiers et d’épargne (crédits auto, projet,
assurance emprunteur, livret d’épargne, assurance vie, plan d'épargne retraite...). Le Groupe Matmut compte
aujourd’hui 6 800 collaborateurs. La SGAM Matmut a réalisé un chiffre
d’affaires de 2,9 milliards d’euros en 2023.